Expériences

Une première expérience de LILIMATH

Echanges d'expériences

 

 

LILIMATH au collège Jacques Brel de Fruges

Par E.Ostenne (septembre 1997)

 

Titulaire remplaçant, je suis en suppléance d'un professeur de Mathématiques pendant un mois à compter de la rentrée des lycées.

J'ai découvert LILIMATH en fin d'année scolaire. Donc c'est la première fois que j'utilise LILIMATH avec des élèves.

Je vous présente ici mes premières impressions et celles des élèves.

 

Pour commencer

 

 

Le collège dispose de 2 nouvelles salles informatiques contiguës, avec chacune une douzaine de postes, dont 3 sous Windows 95. Le réseau n'est pour l'instant pas fonctionnel. Il m'a fallu trois quart d'heures pour installer Lilimath avec 3 jeux de disquettes. Le dernier quart d'heure a été consacré à des tests systématiques de fonctionnement des menus Exercices, Outils et Doc, puis à la reconfiguration DOS d'une machine particulièrement surchargée en pilotes divers.

 

Je n'ai pu utiliser Lilimath qu'avec une 4ème Technologique à 17 élèves. Elle dispose de 4 heures de mathématiques. Il y a 2 h en début d'après- midi le mardi et 1 h en milieu de matinée le vendredi matin. Cependant la dernière heure a été déplacée le jeudi soir en dernière heure (16h30 - 17h30)

A cette heure, il faut reconnaître que les élèves ont du mal à maintenir leur attention pendant un cours "normal" et les productions écrites sont de mauvaise qualité : manque de soin, du vite fait, ... Déçu par la "rentabilité" de cette heure (comparée aux autres), Lilimath m'est apparue comme une possibilité de reprendre certains points de mathématiques et stabiliser le groupe en début d'année, éviter que les élèves ne se désunissent, qu'ils se placent en position d'échec, de manière artificielle pendant cette heure. Leurs difficultés sont déjà assez nombreuses.

Je pense que pour l'instant ces 2 objectifs sont atteints.

 

Compte-rendu de la première séance.

 

Tout le monde se retrouve en salle 106, sans sacs : il n'y aura rien à noter (!) et pas de possibilités d'emporter du matériel. Par ailleurs, le contrôle systématique des souris - présence de la boule - est effectué par le professeur puis par les élèves en début et fin d'heure. Cette police est nécessaire pour éviter tour malentendu entre élèves, entre professeur et élèves et entre professeurs.

 

L'interface Lilimath n'a posé aucun problème.

Les élèves ont déjà l'habitude de manipuler l'ordinateur pour les opérations de lancement de logiciels. En technologie, des initiations ont été faites en 6ème et 5ème. Certains élèves ont même travaillé en consolidation sur des programmes en Lettres (du type Lirebel) et en Mathématiques (du type SMAO).

 

En route sur Lilimath

En quelques minutes tout le monde découvrait l'exercice Géométrie, PerpPara : tracer le pied de la perpendiculaire à une droite (d) passant par un point A fixé, puis tracer le point qui forme avec un point A fixé la parallèle à une droite (d).

 

Intérêt majeur en début de première séance, tout marche à la souris. L'inévitable question "qu'est-ce qui faut faire ?" est lancée malgré un panneau de démarrage explicatif. C'est l'occasion d'aller voir la barre des boutons. Lors des séances suivantes, seule demeure la question "M'sieur, je comprends pas !". Donc l'élève sait trouver dans un exercice Lilimath une information lorsqu'il en a besoin.

 

Les élèves critiquent facilement cet exercice mais ne disent plus "c'est trop dur, je comprends rien", réaction que je rencontre avec certains élèves lors d'exercices en classe. Ils commencent par essayer, à tâtons, puis quelques uns disent "Mais j'avais bon! J'ai vérifié avec le tapis souris!". En effet, il ont compris les risques du placement à la souris et profitent des essais successifs pour affiner au maximum leur jugement. En l'absence de l'outil adéquat, l'équerre restée dans le sac, ils ont su se fabriquer un outil de substitution.

 

Dans le logiciel, les élèves ont trouvé la partie 'positionnement d'une parallèle' plus difficile que la partie 'positionnement du pied de la perpendiculaire'. Pour corriger cela, un collègue de l'IREM nous a suggéré de matérialiser la droite résultant des différentes positions de la souris.

 

Suite à PerpPara, les élèves ont travaillé sur Rapporteur puis Golf. Ces 2 logiciels travaillent entre autre la notion d'angle, je dirai même appréhende l'ouverture d'un angle. Rapporteur a été très bien réussi, sauf pour un élève qui n'avait plus en tête les grandeurs des angles mis à part 90° (?). Ouf! le professeur sert à quelque chose (sic) .

Par contre Golf, dont l'aspect simple, mais attrayant, a d'emblée plu, a posé plus de problèmes. Outre la notion de Force liée à la proportionnalité, qui est vite comprise après quelques essais, les élèves ont du mal à repérer la valeur de l'angle matérialisant la direction que doit prendre la balle. Il ont du mal à "transporter" le repère des directions au niveau de la balle. Ils évaluent un "angle entre la balle et la rose des directions". En général, l'angle évalué a bien pour sommet la balle et un côté horizontal, mais parfois orienté vers la gauche comme vers la droite.

 

Avant de finir l'heure par Calcul Mental, Dédale Opérations, on revoit les tables de multiplication dans le même menu. Là, c'est à qui fera le meilleur score, mais dans une bonne ambiance. Sous ce couvert ludique, je décèle les élèves qui ne maîtrisent pas ces tables et qui se révèlent, en cours, avoir des difficultés dans l'organisation de leurs calculs. Durant les séances qui ont suivis ils ont refait volontiers cet exercice, avant d'en faire un autre ou pour court-circuiter un exercice trop long ou trop difficile pour eux. (comme chèques par exemple)

Dédale Opérations a été stoppé par la sonnerie. Certains voulaient finir leur exercices, ce qui arrive rarement en cours "normal". D'autres étaient soulagés de pouvoir arrêter : "c'est quand même dur !". A noter que le calcul était vraiment mental et qu'il fallait retenir plusieurs résultats pour comparer les valeurs et avancer vite. Cet exercice à l'apparence anodine sollicite vraiment la mémoire et le calcul mental.

 

Conclusion

Même si les activités de la séance sont restées élémentaires, les élèves ont mené à bien, avec plus ou moins de réussite, tous les exercices. Les plus en difficultés ont fait les exercices à leur rythme, les autres pouvant refaire les exercices pour améliorer simplement leur score ou faire l'exercice suivant, puisque la correction est assurée par le logiciel. Les élèves ont remarqué que la mémorisation des scores permet non seulement de contrôler son propre score, mais permet au professeur de suivre sa progression. Ceux qui trichent en répondant n'importe quoi sont coincés.

 

 

Deuxième séance

 

 

Dans la continuité de Dédale Opérations, interrompu par la sonnerie, la séance débute par Dédale Décimaux. Certains élèves qui travaillaient à 2 sur un poste sont maintenant seul sur un poste et vice versa. Ainsi tout le monde est au moins une fois seul face à l'ordinateur et sans un partenaire pour l'aider ou le perturber.

 

L'exercice suivant Décimaux, Chèques a été révélateur des problèmes d'expression et d'écriture des élèves. Le passage de l'écriture en lettres à l'écriture en chiffres s'est fait avec une seule question : "comment on fait pour entrer après la virgule ?", résolue par un élève "tu cliques sur la case". Par contre le passage des chiffres aux lettres fût laborieux. L'orthographe des nombres est approximative comme "soisante" (on est en 4ème !) , voire proche du patois "quarainte". Généralement les élèves trouvent facilement les lettres sur le clavier, mais ça leur semble long pour écrire un nombre.

De plus, ils sont surpris quand l'ordinateur leur dit qu'il y a une erreur : ils n'arrivent pas à la retrouver ! Alors qu'en leur disant de relire simplement ce qu'ils ont écrit, ils trouvent. Ceci montre que les élèves ont du mal à contrôler leur propre travail. Lorsque la sanction est précise, ils réussissent à trouver l'origine de l'erreur, mais quand elle reste vague, le processus de contrôle n'est pas efficace.

Certains élèves abandonnent Chèques et je les aiguille sur les tables de Calcul Mental. Il y a 2 types d'élèves qui abandonnent : ceux qui arrivent à le faire mais pour qui c'est très long et ceux qui se trompent à chaque essai et qui en ont marre. Il y a là une limite à l'utilisation du logiciel. Peut-être faudrait-il réduire le nombre d'exercices ?

 

La deuxième partie de la séance est consacrée aux problèmes de Calcul : Problèmes (3) et Au supermarché.

Les élèves apprécient la calculatrice (ils n'ont toujours pas leur sac). Ainsi tout le monde a son matériel, plus de problème technique fort handicapant.

Par ailleurs, ils découvrent rapidement que la feuille de calcul est plus pratique : "il suffit de taper l'opération","on voit si on se trompe de valeurs".

L'interface ordinateur permet de refaire ou faire des exercices sur la compréhension des opérations. Aucun élève ne rechigne à les chercher. Le "je comprends rien" arrive moins vite qu'en classe "normal". Les élèves balaient plus facilement et volontiers les différents exercices, ils peuvent trouver un exercice qu'ils savent commencer.

On arrive tout de suite au cœur des problèmes : la lecture, la compréhension du sens de mots et des opérations, la mise en place d'une résolution. L'ordinateur ne les résout pas. C'est l'élève aiguillé par le professeur qui peut le faire. Pour l'élève, l'ordinateur est simplement une interface moins contraignante que la feuille blanche et le crayon. Il a l'impression de pouvoir arriver à quelque chose de façon plus sûre.

 

Conclusion

A l'intérieur de la séance on a pu facilement revoir des notions de base et travailler sur des exercices plus ardus. Je trouve qu'il y a moins d'inertie qu'en classe. La mise au travail est plus rapide, même si les difficultés sont là et apparaissent rapidement..

 

 

En projet pour des séances à venir

 

Tout ceci n'a pu être fait car le professeur a repris son travail.

 

En classe de 4ème T, l'outil Imageo va permettre de revoir les notions de géométrie (point, droite, segment, noms) et les constructions de perpendiculaires et de parallèles. Ceci viendra après des rappels de cours, et notamment après l'utilisation du compas. On va mettre en évidence la procédure de construction. Les fonctions Perpendiculaire et Parallèle permettront de compléter le contrôle à vue.

 

La classe de 6ème à 26 élèves ne dispose que de 3 heures de cours de mathématiques. Après les tests, l'équipe pédagogique de mathématiques a décidé de commencer par les entiers (écritures, addition, soustraction, division euclidienne, multiples, divisibilité). J'envisage de faire une séance sur le calcul mental : une partie de l'heure pour "présenter l'ordinateur", accéder à Lilimath, s'inscrire et l'autre partie pour travailler avec la partie Calcul Mental de Lilimath Exercices. Les élèves seront 2 par postes. Ce ne sont pas des conditions idéales pour un travail personnel, mais on fera avec. J'aurais aimé faire une petite interrogation sur les tables de multiplication avec Lilimath. Ce sera impossible.

 

La classe de 5ème, 24 élèves, dispose de 4 heures de cours de mathématiques, sans heure dédoublée non plus. Si la suppléance se poursuit, j'organiserai quelques séance avec Imageo. Je commencerai par les droites remarquables des triangles. Ce sera une première initiation à Imageo. De plus certains élèves ont encore des difficultés, par exemple, pour tracer des hauteurs non verticales ! Une occasion de "tordre" des triangles de suivre les positions des perpendiculaires.

 

Les classes de 3ème, 29 et 18 élèves, disposent de 4 heures de mathématiques. Je n'ai pas encore prévu de séance Lilimath, à la fois parce que je n'en vois pas la nécessité actuellement et aussi par manque de temps. La classe à 29 élèves est de toute façon trop chargée, et il n'est pas possible de les dédoubler pendant une heure.


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