COMPTE RENDU DE 3 SEANCES
DE TRAVAIL AVEC MINILOGO
au Lycée Professionnel Henri Senez d'Hénin-Beaumont
(62)
PUBLIC : élèves de C.A.P. Habillement en alternance (3 jours de stage par semaine/2 jours de classe). Age moyen 18 ans.
Professeur : C. Braure
SEANCE 1 (2h.) : |
Présentation de l’outil " Minilogo " aux élèves, en les motivant au départ avec l’idée suivante : " Comment avoir rapidement une idée du rendu d’un motif personnel, imaginé par chacune d’entre elles, en utilisant les potentialités de l’outil " Minilogo " du logiciel LiliMath".1ère partie :
Ce travail introduit une cohérence entre l'utilisation de machines outils programmables à l'atelier, et la maîtrise de l'outil informatique, intégrée à l'approfondissement de notions de géométrie dans le plan, en particulier de mesure des angles, qui participent au développement de compétences transversales, aussi utiles à leur culture générale qu' indispensables à l'employabilité de ces élèves dès l'obtention du diplôme(juin 2000).
J’explique aux élèves le principe de la programmation minilogo : un crayon se déplace en partant du centre de l’écran, dirigé par défaut vers la droite(une allusion rapide est faite à la tortue de l’école maternelle qui se déplace en laissant une trace).
Les commandes AV n (cm) RE m (cm) TD a(°) TG b(°) sont passées en revue.
Premier exemple : dessin d'un carré
Je dicte les commandes suivantes : av 10 tg 90 av 10 tg 90 av 10 tg 90 av 10 |
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Deuxième exemple : dessin d'un escalier
Je demande aux élèves de trouver elles-mêmes les commandes pour ce dessin. C'est chose faite en peu de temps. Une difficulté apparaît : Une deuxième difficulté survient : |
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Le moment est venu d'expliquer les commandes LC et BC de façon à se positionner correctement au départ pour décaler les dessins, par exemple( "lc av 30 bc"). | ![]() |
Troisième exemple : dessin d'un triangle
La consigne est simple, les élèves sont en autonomie : comment faire un triangle ? Après quelques recherches infructueuses, certaines d'entre elles trouvent qu'en faisant un triangle équilatéral, on retombe sur ses "pieds", les autres suivent, avec des démarches différentes(voir les travaux des élèves en annexe). |
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Quatrième exemple : dessin d'un motif imaginé
Je leur explique les commandes "pour" et "répète n fois" en leur faisant réaliser de façon dirigiste un motif improvisé, en l'occurrence, ici, pour motif ( répète 4 (lc av 2 bc av 3 td 45 av 3 td 45 av 2)) |
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2ème partie:
Je laisse les élèves libres de continuer à leur guise, la consigne de base étant de réaliser une frise qui apparaîtrait comme broderie sur un napperon.
Je leur explique qu'elles peuvent utiliser un dessin déjà
réalisé("motif") dans une déclaration ultérieure("pour
ceci"), par exemple:
pour ceci ( lc td 30 av 3 bc motif)
ceci |
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SEANCE 2 (2h): |
Après avoir rappelé le travail réalisé au cours de la première séance, les élèves sont laissées en autonomie pendant les 2 heures, et certaines d'entre elles commencent un second travail.
Pour ma part, j'ai circulé de poste en poste, pour aider les élèves qui semblaient en difficulté, en particulier pour deux d'entre elles, qui étaient absentes lors de la séance précédente. J'ai donc dû les aider en réexpliquant les bases.
Ceci était un peu fastidieux, cette première séance étant essentielle, et j'ai négligé la surveillance étroite du travail de certaines élèves.
En particulier,j'ai été trompée par l'enthousiasme de trois d'entre elles,qui se sont lancées à toute vitesse dans l'écriture de programmes, et je n'ai pas suffisamment surveillé ce qu'elles élaboraient.
J'ai dû ensuite passer du temps en corrections, ce qui m'a paru le point le plus difficile à gérer de ces séances. En effet,ces travaux sont difficiles à corriger, et à noter.
Comment poser des critères objectifs, d'une part pour la programmation: Comment être sûr que l'élève a fait "exprès" de réaliser quelque chose de"joli", autrement dit quelle est la part de hasard dans ces réalisations?Une élève qui aura suivi plus strictement les consignes, et sera peut-être arrivée à un résultat moins spectaculaire, n'est-elle pas aussi, sinon plus, méritante?
D'autre part, le point de vue esthétique, les critères de symétrie, sont également difficilement quantifiables et réductibles à une note sur 10 points, par exemple.
On peut imaginer le barême suivant:
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2,5 PTS |
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2,5 PTS |
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2,5 PTS |
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2,5 PTS |
Je ne dispose pas encore des suggestions de collègues ayant tenté ce type d'expérience (transmettre au site LiliMath de l'IUFM).
SEANCE 3 (1h): |
Ayant passé plusieurs heures à corriger les programmes des élèves, en allégeant les lignes de commandes pour obtenir un même dessin, je reprends les explications au départ, puisqu'elles n'ont pas compris qu'une déclaration étant faite une fois pour toutes il suffisait de renouveler la commande de dessin. Beaucoup de temps a donc été perdu par ces élèves (dont je mentionne le cas un peu plus haut).Force m'est donc de constater qu'il faut rester dirigiste dans les premiers temps et surveiller continuellement ce que fait chacun(e), en suggérant des pistes plus pratiques: le but n'est pas de faire un cours de programmation.REMARQUES:Autre chose à mettre au point: deux déclarations différentes ne peuvent s'appliquer au même dessin, et le programme prend toujours en compte la première déclaration. Certaines élèves ont donné une ligne de commandes "pour motif (répète 3 fois (...... )) motif ", puis quelques lignes plus loin, "Pour motif ( répète 5 fois (..... )) motif".J'ai donc supprimé toutes les déclarations redondantes, et montré aux élèves concernées que le dessin obtenu était le même.
L'intérêt évident de ces séances est que les élèves ont travaillé, et en particulier des élèves en échec complet en mathématiques depuis des années ont produit des travaux étonnants (voir élève 3 et élève 7).REMERCIEMENTS:Elles ont appris à créer un nouveau fichier, à le nommer, et à le sauvegarder:notions de base de l'informatique.
Certaines ont vu comment on exportait un dessin pour pouvoir l'imprimer (impr.écran, fermeture de minilogo, ouverture d'un document "Paint"par ex., édition, coller, puis inversion des couleurs, et enfin impression).
Des séances plus dirigistes sont prévues, et nécessaires, afin de leur faire assimiler la notion de déclaration (à faire une seule fois) réutilisable sans qu'il soit nécessaire de la réécrire. Il aurait fallu intégrer ce travail au début, avant de les lancer en autonomie.
J'aurais dû organiser différemment ce travail:
- élaborer moi-même, n'en ayant pas trouvé de toute prête, une fiche de mode d'emploi du minilogo, comprenant le vocabulaire, agrémenté de figures, puis un premier modèle, et enfin quelques consignes.
- Un exemple moins simple que le carré aurait peut-être été le bienvenu dès le début. Une élève a d'ailleurs réalisé d'elle même un parallélogramme( élève 1).
- On pourrait imaginer, en guise de travaux dirigés préalables, de préparer quelques lignes de programmation, et de faire réaliser par les élèves le dessin correspondant au tableau , en se mettant pour ainsi dire dans la "peau" de la tortue minilogo qui se déplace, afin de les orienter vers un raisonnement d'anticipation, plutôt que vers la démarche empirique .
Je remercie ici les concepteurs de LiliMath, grâce à qui l'absentéisme est vaincu dans ce type de classe où la couverture du programme avec un enseignement "classique" devient souvent un parcours du combattant, avec des élèves absentes, mais jamais les mêmes, ce qui rend la progression fastidieuse.EN ANNEXE:L'usage de LiliMath, assorti de celui de logiciels plus sobres tels que "calcul numérique", "smao", permet à ces élèves d'avancer à leur rythme, et au professeur d'individualiser le parcours de chacun(e).
En effet, rien n'interdit de changer de logiciel si on sent qu'un(e) élève "décroche"d'un activité trop compliquée: faut-il que des élèves de niveaux très différents "entrent" ensemble dans les mêmes activités, et avec autant d'intérêt?
D'autre part, l'enseignant acquiert rapidement une bonne aisance dans ses logiciels , et ces séances d'informatique rencontrent un franc succès auprès des élèves, à condition toutefois d'alterner avec un travail "papier " qui répond aussi à une demande de leur part .
La gestion des scores, très simple , est un atout dont je souligne l'importance, les élèves mettant plus de coeur à l'ouvrage quand "ça compte dans la moyenne"...
Enfin, elles sont contentes de venir et de travailler, ce qui est en soi un succès et ouvre une porte vers d'autres travaux.
Pour des élèves envisageant une poursuite d'études, on pense à une ouverture vers la trigonométrie.
Enfin, dans les sections de l'habillement, l'outil minilogo étant maîtrisé, on peut faire évoluer ce travail vers la programmation de dessins dans l'espace, la création de volumes, la réalisation de patrons, que l'on pourra à volonté plier et déplier, grâce à l'outil wgeolap, qui offre de multiples et très riches possibilités tout en conservant un langage de programmation ultra simple, harmonisé avec celui de minilogo.
Un zip qui vous permettra de lire plus rapidement les travaux des élèves obtenus en fin de 2ème séance: c'est l'équivalent d'une mise à jour de LLiliMath.
C'est lilimel.zip (5 ko)
Les travaux des élèves et leurs corrigés sont organisés de la façon suivante: les élèves sont numérotées , "elx" (0<x<9); bis et ter représentent les deuxième et troisième travaux éventuels d'une même élève.
Les corrigés s'intitulent"coex"et les annotations bis et ter correspondent, soit aux travaux de l'élève qui sont corrigés (programmation), soit à plusieurs corrections possibles (dessin) d'un seul travail.
Les travaux concernant une même élève sont réunis dans un dossier"travelx".
Le tout est rassemblé dans une autre mise à jour de LiliMath.
C'est lilimtra.zip (9 ko)Une fois les mises à jour faites dans LiliMath, il suffit de lancer l'outil Minilogo et d'ouvrir les fichiers dans les dossiers LILIMTH.DOC et ANNEXCRM.DOC
A bientôt ...
C. Braure , février 2000.